Plop, je post ça un peu partout pour avoir des retours divers et variés. Alors voilà, aujourd'hui j'ai fait une expérience et j'ai mit ça à l'écrit en rentrant, bonne lecture
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"Si tu veux aider quelqu'un, commence par te mettre à sa place"
Ce fut fulgurant, brusque, sans avoir le temps d'être rationnel, une simple idée, folle, absurde et me voilà dans mon lycée, les jambes affaiblies par la peur, de moi,des autres, de leurs regards tantôt amuser, tantôt assassin.
Ce week-end, j'ai fait la découverte d'une BD en ligne, la première petite histoire que j'ai lu de cette BD concerné un jeune homme, fin de primaire ou début collège peut être, accompagné d'une jeune fille trans qui lui donner du courage pour porter une jupe le temps d'une journée, du courage pour qu'il puisse affronter le regard des autres et leurs critiques violente.
Le Lundi matin, j'avais une heure de permanence, comme tout les lundi matin, j'en ai profiter pour marcher un peu dans mon lycée. Je me suis arrêté devant cette petite exposition dans le « puits de lumière ». ça parle de féminisme, c'est sympa le féminisme, mais y'en a trop de type pour moi, du coup je suis égalitariste, mais ce n'est pas le sujet ici.C'est alors que me vient l'idée de venir en jupe au lycée, le temps d'une courte journée de cours, le lendemain semble faire l'affaire,seulement 4h de cours le matin, en demi-groupe en plus, je ne ferais que croiser la deuxième moitié de ma classe.
Le soir, je prépare mes affaires, une pochette pour des feuilles de classeur, deux autres pour mes deux cours du matin, et mon fidèle cahier noir où je prend note de toute sorte de chose, mais aussi, une ceinture large avec une boucle orné de deux dryades argentée sur fond noir et …. Mon kilt.
Mardi matin, je suis ma routine du matin, chocolat chaud, rapide tour sur internet pour voir les nouveauté depuis hier soir, un peu de musique, et j’enfile mes vêtements, pantalon, chemise rouge, chaussette pour kilt, sweet du festival de Lorient. Et tout un tas de trucs tout à fait banal. Dans l'entrée, je prend mes chaussures de bureau, petite et noire, qui font du bruit avec les talonnettes.
Arrivé au lycée, en avance comme à mon habitude, je file au toilette pour me changer, je me dis au moment de poussé la porte pour sortir « ça va marrant » pour me donner un peu de courage, la porte s'ouvre, ma classe est déjà là, la sonnerie viens de retentir. Une seconde de silence et déjà les premiers rires, ceux des « mauvais élèves », sans personnalité, sans saveurs, ceux que je n'aime pas. Et les premières questions de ceux qui j'apprécie un peu :
-mais pourquoi ?
-C'est une expérience.
Ce fut ma première réponse, que j'ai rapidement dû étoffé un peu, en leur parlant de cette exposition,du défit que je lance au lycée « combien de temps je vais pouvoir tenir avec ça avant de me faire rappeler à l'ordre par un adulte ». Mais la réalité, c'est que je vais savoir ce que ça fait d'être le centre de l'attention, d'être une curiosité ambulante, que l'on dévisage, que l'on déshabille du regard de haut en bas puis de bas en haut avant de pousser un soupir quand l'on passe à côté en se croisant dans un couloir, je veux savoir ce que ça fait de porter une jupe dans un endroit où il ne faut pas en porter quand l'on est un homme, je veux savoir comment réagissent les gens quand ils sont confronté à une situation qu'ils n'avaient pas prévus, et je veux savoir si je suis capable de vivre avec ça,leurs regards, leurs rires dans mon dos, devant moi, pendant et après ma première apparition avec cette jupe. Moi un simple homme, déjà un peu étrange dans la vie de tout les jours, je venais de faire quelque chose d'absurde et déjà partout autour de moi je voyais des gens rires de moi et de ma folle envie de porter un vêtement que j'aime.
Une expression à la mode :« aucun respect », envers le lycée dans le cas présent,c'est revenue souvent pendant la journée, très peu de remarque sur ce que je pouvais bien avoir en dessous du kilt. Certains étaient curieux de savoir des choses sur le kilt et la culture relier à ça,je me fît une foie de leur répondre, de leur apprendre quelque termes sur le kilt, comment le porter, les accessoires, etc.
Le professeur arriva peu de temps après, je ne l'ai pas vu me déshabiller du regard, il n'a pas fait de remarque. Je tremblais depuis que j'étais sortie de ma petite cabine de toilette, ça se calma avec le début du cours. Travail en binôme, un binôme sympa, discussion, sur tout et rien, mais pas de kilt, l'acceptation était là, normal pour un zèbre ?
Une sonnerie, il était 10h, la récré,le moment dont j'avais le plus peur, croisé plus de 500 élèves qui parlent parlent et parlent puis rigolent en tournant la tête dans ma direction. Mais je marche d'un pas décider, la tête haute, je suis fier, j'ai froid, j'ai peur, j'angoisse, mais je suis fier ! Je me comporte normalement, je me dirige vers mon ami, on discute, il me demande de l'accompagner chez la CPE pour réglé un problème d'emploi du temps, on traverse le lycée, dans les parties plus calme, où les élèves ne vont pas, les regards les plus méchants étaient là, ceux des adultes, les regards de haut en bas qui blessent, la CPE n'était pas présente, nous avons marcher, pour éviter la foule le temps d'une récré. Je lui explique que je suis déjà déçus par cette journée, je m'attendais à bien pire, il n'y a pas eu de remarque des inconnus, pas en face de moi, pas directement, seulement des murmures au loin pour moi.
Le cours repris, puis se finit,l'enseignant me demande si je suis écossais, je répond que non, je suis breton et je mène une expérience, il sourit et me dit qu'il en prend note, je m'en vais vers mon second cours.
Cette fois, l'enseignant me regarde de haut en bas, esquisse un sourire et redevint sérieux de suite. Le reste est sans surprises et sans reproches aucunes. Deux heures plus tard, la journée est terminé, je me change dans les toilette comme à mon arrivé, puis je m'en vais, attendant demain pour savoir si je me suis fait remarquer ou non, si j'aurais droit à des remarques par ceux qui ne m'ont pas vu aujourd'hui.
Je recommencerai, un jour, avant la fin de l'année scolaire, je reviendrai avec un kilt, mais je le porterai différemment, je serai un viking la prochaine fois, c'est vachement plus marrant que d'être habillé dans la presque tradition du kilt écossais, je pense.
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ps : la BD dont je parle est juste ici